La République du Congo (RDC), également connue sous le nom de Congo-Brazzaville, a connu ces dernières années une importante révolution dans le domaine des télécommunications, avec le lancement de réformes visant à libéraliser le secteur et à favoriser la concurrence. Cette évolution a été marquée par l'introduction de plusieurs entreprises privées sur le marché, brisant ainsi le monopole de l'opérateur public, Congolese Telecommunications (Congo Telecom).
En parallèle, la transformation numérique est au centre du nouveau siècle, propulsant l'industrie 4.0 à grande vitesse grâce au big data, à l'intelligence artificielle, etc., et influençant de manière fondamentale les activités économiques, sociales et environnementales. D’où l'importance pour le Congo d'en faire une priorité afin d'accélérer son développement en intégrant de manière durable le numérique dans tous les domaines d'activité.
La RDC compte également plusieurs opérateurs de téléphonie cellulaire et de nombreux réseaux privés de radiotéléphonie. Cependant, les réseaux cellulaires ne sont pas entièrement reliés entre eux et souffrent de surcharges et d'interruptions de service occasionnelles. Par conséquent, de nombreuses personnes s'abonnent à au moins deux opérateurs de services différents ; en outre, les téléphones par satellite sont populaires dans les zones reculées de l'intérieur du pays. Quant aux principaux fournisseurs de téléphonie cellulaire de la RDC, ce sont Airtel, Vodacom, Tigo, Orange et Africell.
Marché des télécoms en RDC
Le secteur des télécommunications de la République démocratique du Congo a connu une croissance significative, l'utilisation du téléphone mobile se répandant même dans les zones isolées. L'accès à internet, bien que se développant, est confronté à de nombreux défis en termes de couverture, de vitesse et d'accessibilité financière, les zones urbaines disposant généralement d'une meilleure connectivité.
Les principaux fournisseurs de télécommunications tels que Vodacom, Airtel, Orange et Africell offrent une large gamme de services, y compris ceux relatifs à l’argent mobile qui a gagné en popularité pour diverses transactions financières. Par ailleurs, dans le secteur de l'énergie, la RDC dispose d'un immense potentiel hydroélectrique, en particulier le long du fleuve Congo, comme en témoigne le complexe du barrage d'Inga. Cependant, le développement de ces projets s'est heurté jusqu’à présent à de divers obstacles tels que des contraintes de financement, des difficultés techniques et des problèmes de réglementation.
Il convient de noter qu’en 2022, le marché des services de télécommunications en République démocratique du Congo a été estimé à 1,6 milliard de dollars et devrait croître jusqu’à atteindre un taux de plus de 21% au cours de la période de prévision allant de 2022 à 2027. Cette croissance est censée être stimulée par l'expansion continue et la modernisation des réseaux mobiles, ainsi que par l'amélioration subséquente des services mobiles dans le pays et le déploiement prévu d'un réseau national de fibres optiques à haute capacité à travers le pays. En outre, le rapport d'intelligence sur le marché des services de télécommunications en République démocratique du Congo offre un aperçu exécutif du marché des services de télécommunications dans le pays aujourd'hui, avec des prévisions détaillées des principaux indicateurs jusqu'en 2027.
En effet, le gouvernement congolais a approuvé la création d'un nouvel organisme de réglementation des télécommunications, l'Autorité de Régulation des Postes, des Télécommunications et des Technologies de l'Information et de la Communication (ARPTIC), qui remplacera l'actuel ARPTC. Selon l’analyse du marché des services de télécommunications en République démocratique du Congo par service axée sur les services mobiles et les services fixes, la pénétration du haut débit fixe de la population augmentera au cours de la période de prévision et sera soutenue par les efforts continus du gouvernement et des opérateurs visant à étendre la couverture à large bande à travers le pays.
Connectivité à l'internet et défis
Cette dynamique sur le numérique au Congo découle de la nécessité de digitaliser tous les aspects de l'économie congolaise et de réduire ainsi la fracture numérique dans le pays. Cette louable initiative a conduit à l'élaboration de la stratégie nationale de développement de l'économie numérique, nommée « Congo numérique 2025 ». Cette stratégie repose sur trois piliers, axés respectivement sur les services et les contenus numériques pour le grand public (pilier 1 : e-citoyen), sur l'administration numérique (pilier 2 : e-gouvernement), et sur les mécanismes de développement liés aux TIC pour les entreprises privées (pilier 3 : e-business).
Actuellement, la République démocratique du Congo est confrontée à une série de défis relatifs à l'internet et à la connectivité, typiques de nombreux pays en développement, et qui peuvent avoir un impact majeur sur le développement socio-économique du pays. L’un de ces défis auxquels fait face la RDC est une infrastructure internet limitée, en raison de la vaste et difficile géographie du pays, rendant la mise en place de la fibre optique ou des tours cellulaires complexe et coûteuse.
De plus, la pénétration d'internet est relativement faible, en particulier dans les zones rurales, avec seulement environ 6% de la population ayant accès à Internet selon l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). En effet, les coûts élevés des services internet, comparés aux revenus moyens des citoyens, rendent l'accès à Internet difficile pour de nombreuses personnes, en particulier les plus démunies d’entre elles. Par ailleurs, on remarque que même dans les zones urbaines, la fiabilité de l'infrastructure Internet pose problème en raison de coupures de courant et de défaillances techniques.
Outre l'alphabétisation numérique limitée, qui constitue également un obstacle à l'adoption généralisée, l'instabilité politique, les problèmes réglementaires et politiques, ainsi que les barrières linguistiques et les préoccupations en matière de sécurité, compliquent encore plus le déploiement et la maintenance de l'infrastructure Internet dans certaines zones du pays.
PNUD et le développement au Congo
La Stratégie numérique 2022-2025 du PNUD (The United Nations Development Programme), liée au défi de réaliser l'Objectif de Développement Durable 9 (ODD 9) de l'Agenda 2030 des Nations unies, vise à définir les grandes lignes de la mise en œuvre de la numérisation, l'un des trois catalyseurs du nouveau Plan stratégique 2022-2025. Elle prévoit, effectivement, de transformer l'organisation en utilisant le digital pour renforcer les capacités programmatiques et opérationnelles. Cette transformation numérique pourrait inspirer le Congo dans l’implémentation de sa propre stratégie numérique nationale qui nécessite une mise à jour.
Il est vrai que le défi du développement numérique au Congo découle d'une dynamique interne positive, mais il peut être sans aucun doute relevé avec des infrastructures de qualité.
La Stratégie numérique du PNUD pourrait être utilisée par le bureau national pour élaborer un plan d'action interne, facilitant ainsi la mobilisation des ressources afin de soutenir le Congo dans le domaine numérique, et ce, grâce à une approche innovante, inclusive et étalée sur plusieurs années. Les défis identifiés dans cette stratégie nationale de développement de l'économie numérique requièrent une réactualisation en fonction de l'évolution du secteur. Cette stratégie devrait également viser à aligner le document stratégique numérique congolais sur le nouveau Plan National de Développement. En plus, il serait utile d'intégrer un plan d'action opérationnel dans la stratégie nationale actualisée.
Pour assurer un avenir prospère, il est impératif que le pays continue à investir dans les infrastructures et à stimuler l'innovation technologique. De plus, il est essentiel d'intensifier la formation et l'éducation en matière de technologies de l'information et de la communication afin de garantir que tous les citoyens de la RDC puissent pleinement bénéficier des avantages offerts par cette révolution des télécommunications. En d’autres termes, cette révolution a constitué une étape cruciale vers le progrès économique et social en ouvrant le marché à la numérisation et à la concurrence de même qu’à l’investissement dans les infrastructures, permettant de cette manière d'offrir à la population congolaise un accès plus étendu et plus fiable aux services de télécommunications et d'ouvrir par conséquent, la voie à un futur plus connecté et à une économie plus florissante.
