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Au moment où le coronavirus a forcé les écoles, universités, et lieux de travail à fermer leurs portes, le travail à domicile et l’éducation à distance ont émergé en tant que solution temporaire jusqu’à ce que la vie économique et sociale reprenne. Bien qu’une solution existe, toutefois, elle n’est pas disponible pour tous. Ce scenario a mis en lumière le fossé numérique existant entre différents pays dans une même région.

Suite à l’urgence sanitaire que le monde entier témoigne, les étudiants scolaires et universitaires ont dû assister à des cours virtuels et des millions d’employés ont dû travailler de chez eux. Toutefois, ceci demeure impossible à cause du manque d’accès à la connectivité chez des populations « numériquement » mal desservis.

Education à distance

Une étude menée par Pew Research Center en 2019 a trouvé que 73% des adultes américains ont accès à l’internet ultra-rapide chez eux toutefois, ce pourcentage diminue à 63% dans les régions rurales. Pour les familles à revenu bas, la situation est pire ; les statistiques montrent que la moitié des familles vivant dans des villes principales aux Etats-Unis et recevant des salaires moins que 35000 dollars par année n’ont pas accès à l’internet chez eux.

« Alors que les entreprises et écoles considèrent des options de travail à distance, il convient de noter que l’accès aux technologies est encore lié à maints facteurs, dont le revenu de la famille », a écrit sur Twitter Monica Anderson, directrice adjointe de la recherche en ligne chez Pew.

Jessica Rosenworcel, membre de la Commission fédérale des communications (FCC) a précisé que le coronavirus doit faire de l’inclusion numérique une priorité.

«  Je pense que c’est le moment opportun pour que la FCC aborde comment la technologie peut aider pour contrer les effets perturbateurs du coronavirus », a-t-elle indiqué. « Nous allons explorer le recours au travail à distance, à la télémédecine et à l’éducation à distance au niveau national. Au cours de ce processus, nous allons exposer des dures réalités sur le fossé numérique. La FCC doit appeler les fournisseurs d’internet à se préparer immédiatement. »

Elle a appelé l’agence à utiliser ses fonds de « services universels » pour les patients en quarantaine et les hotspots de Wifi pour les étudiants que leurs écoles ont fermé leurs portes.

La fermeture des écoles peut exacerber les inégalités existant au niveau du système scolaire. Michigan State University a publié une étude dans laquelle elle a expliqué que « les étudiants qui n’ont pas accès à l’internet de chez eux ou l’accès est limité à leurs mobiles, ont une performance inférieure à celle de leurs collègues au niveau de plusieurs indicateurs, dont les compétences numériques, l’accomplissement des devoirs ou la moyenne des notes. »

Quelques universités ont décidé de ne pas donner des cours virtuellement afin d’éviter l’aggravation du fossé numérique entre les élèves. Beaucoup d’entre eux dépendent des salles d’informatique et du réseau sans fil sur campus pour pouvoir accéder à l’internet, d’où la décision de Berea College qui offre une éducation gratuite à tous les élèves qui a décidé de fermer ses portes.  

Accès à la télémédecine

La demande sur la télémédecine a connu un grand essor à la lumière du coronavirus. Le but est d’appliquer la distanciation sociale et donner un diagnostic à distance des cas ayant les symptômes du virus ainsi que garantir la consultation des patients ayant des maladies autre que le coronavirus et qui risque d’attraper le virus s’ils quittent leurs maisons. Toutefois, ceci est aussi en train d’élargir le fossé numérique, sachant que la télémédecine n’est pas valable ou disponible partout dans le monde.

En France,  le ministère des solidarités et de la santé a publié une liste de solutions de téléconsultation et télésuivi qui sert à « encourager les médecins et les infirmiers à s’équiper en solutions de téléconsultation et de télésuivi pour prendre en charge des patients atteints de Covid-19 ». La télémédecine « permet l’exercice de la médecine tout en protégeant les professionnels de santé et leurs patients et apporte une réponse sanitaire à l’épidémie ».

Toutefois, la fracture existant au niveau de l’infrastructure et l’accès se présente comme obstacle principal entravant la télémédecine. Les personnes n’ayant pas ce luxe ne pourront pas profiter de cette technologie qui s’avère pertinente aujourd’hui plus que jamais.

Bien que l’éducation à distance et la télémédecine soient la solution parfaite pour faire face aux répercussions de cette pandémie, l’inégalité resurgit de nouveau et braque les projecteurs sur le droit de l’accès à l’internet à tous, notamment à l’ère de la transformation numérique.